Risque de liquidité : causes, indicateurs et solutions
Dans le quotidien financier d’une entreprise, la capacité à payer les factures, les salaires ou les échéances de prêts est primordiale. Pourtant, même une activité rentable n’échappe pas au risque de liquidité.
Un simple creux de trésorerie en raison d’un décalage entre encaissements et décaissements peut fragiliser une PME ou une ETI et entacher sa crédibilité auprès de ses partenaires financiers. Dans le pire des cas, cela peut conduire à une faillite. On évalue à 25% les défaillances dont les causes proviennent de retards de paiements clients.
En 2024, Altares a recensé 67.830 défaillances d’entreprises en France, soit une augmentation de 17% par rapport aux données de 2023.
Alors, comment comprendre, prévenir et traiter le risque de liquidité ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Risque de liquidité : définition
Le risque de liquidité désigne l’incapacité d’une entreprise à honorer ses obligations financières à court terme, faute de disposer de suffisamment de liquidités disponibles.
Concrètement, cela signifie ne pas pouvoir :
- Régler une ou plusieurs factures fournisseur.
- Payer les salaires en fin de mois.
- Rembourser les échéances d’un emprunt bancaire.
Exemple concret :
Une PME réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, mais son client principal tarde à régler une facture importante. Sans trésorerie suffisante pour payer ses fournisseurs, l'entreprise est contrainte de retarder ses propres paiements, ce qui peut la plonger dans de grosses difficultés. Ses fournisseurs sont bien entendus eux-mêmes impactés : c’est l’effet domino !
Risque de liquidité : les causes
Le risque de liquidité peut provenir de nombreux facteurs internes et externes. Les principales raisons sont les suivantes.
Retards de paiement clients
En France, en 2024, les retards de paiement ont représenté en moyenne 17,5 jours, d’après une étude du cabinet ARC en collaboration avec l’IFOP.
Les entreprises qui subissent le plus ces retards de paiement sont les PME. Un autre chiffre parlant est la proportion des paiements effectués à l’heure (Source : rapport annuel de l’Observatoire des Délais de Paiement). Pour les PME, 70% d’entre elles payent leurs fournisseurs sans aucun retard. En revanche, la part de leurs clients qui règlent à temps est seulement de 68%.
Ces écarts entre encaissements et décaissements sont suffisants pour déséquilibrer la trésorerie d’une PME et peuvent amener des répercussions sur leur santé financière.
Mauvaise prévision de trésorerie
Une mauvaise prévision de trésorerie expose directement l’entreprise aux aléas financiers. Sans une vision claire des flux de trésorerie entrants (paiements clients, subventions, etc.) et sortants (salaires, fournisseurs, impôts), il devient impossible de piloter efficacement les besoins de financement. Un simple décalage de règlement ou une dépense imprévue peut alors déstabiliser tout l’équilibre financier. Ce manque d’anticipation complique également la prise de décisions stratégiques, comme le lancement d’un projet ou l’embauche d’un salarié. À terme, une mauvaise prévision réduit la capacité de réaction de l’entreprise face aux imprévus et augmente son risque de liquidité.
Mauvaise gestion du besoin en fonds de roulement (BFR)
Le besoin en fonds de roulement (BFR) mesure le montant que l’entreprise doit financer pour couvrir le décalage entre ses dépenses et ses recettes d’exploitation. Une mauvaise gestion du BFR, par exemple en laissant les délais de paiement clients s'allonger ou en constituant des stocks excessifs, peut entraîner une pression de trésorerie importante. Cela signifie que même si l’activité est rentable sur le papier, l’entreprise peut se retrouver en manque de cash pour payer ses fournisseurs ou ses charges fixes. Ce déséquilibre peut rapidement amplifier le risque de liquidité et entraîner des difficultés de paiement en chaîne.
Endettement excessif à court terme
Recourir massivement à des financements de court terme comme les crédits de trésorerie ou les découverts bancaires peut sembler une solution rapide pour combler des besoins ponctuels. Mais cette stratégie accroît fortement le risque de liquidité. Ces financements sont souvent coûteux en intérêts et, surtout, peuvent être retirés brutalement par les banques en cas de dégradation de la situation financière. Une entreprise trop dépendante de ces lignes vit sous la menace permanente d’une rupture de financement, ce qui réduit sa marge de manœuvre pour se redresser en cas de difficultés.
Les indicateurs à surveiller pour anticiper un risque de liquidité
La gestion du risque de liquidité repose d’abord sur une surveillance rigoureuse de plusieurs indicateurs.
Ratio de liquidité générale
Le ratio de liquidité générale, aussi appelé current ratio, mesure la capacité de l’entreprise à couvrir l’ensemble de ses dettes à court terme avec la totalité de ses actifs circulants (stocks, créances clients, trésorerie disponible). Ce ratio donne une première vision de la santé financière, mais il doit être interprété avec prudence, car certains actifs circulants comme les stocks peuvent être longs à transformer en liquidités.
Ratio de liquidité générale : (Actifs circulants) ÷ (Passifs courants)

Ratio de liquidité réduite
Le ratio de liquidité réduite, ou quick ratio, est plus strict que le current ratio. Il exclut les stocks des actifs circulants, car ces derniers ne sont pas toujours rapidement monétisables en cas de besoin. Ce ratio évalue la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes immédiates uniquement grâce à sa trésorerie, ses placements courts termes et ses créances clients.
Ratio de liquidité réduite : (Actifs circulants - Stocks) ÷ (Passifs courant)
Ratio de liquidité immédiate
Le ratio de liquidité immédiate, ou cash ratio, est l’indicateur le plus exigeant en matière de solvabilité immédiate. Il mesure uniquement la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à court terme à partir de sa trésorerie disponible et de ses équivalents de trésorerie (placements très liquides). Ce ratio ne tient donc pas compte des créances clients.
Ratio de liquidité immédiate : (Trésorerie + équivalents de trésorerie) ÷ (Passifs courant)
Trésorerie nette
La trésorerie nette correspond au solde bancaire disponible après déduction des décaissements prévus. Elle inclut la trésorerie positive (solde bancaire créditeur, placements très liquides) et déduit les dettes financières à court terme (découverts bancaires, crédits revolving). Une trésorerie nette positive signifie que l’entreprise peut faire face à ses engagements immédiats sans difficulté. À l’inverse, une trésorerie nette négative doit alerter sur la nécessité d’agir rapidement. Surveiller régulièrement sa trésorerie nette est fondamental pour anticiper les besoins de financement à venir et éviter toute situation critique de risque de liquidité.
DSO et DPO
Le DSO (Days Sales Outstanding) mesure le délai moyen de paiement des clients : plus il est élevé, plus la trésorerie est mobilisée longtemps, ce qui augmente fortement le risque de liquidité. À l’inverse, le DPO (Days Payable Outstanding) mesure le délai moyen de règlement des fournisseurs. Comparer le DSO et le DPO permet d’identifier les déséquilibres : par exemple, si vos clients paient à 90 jours mais que vous devez payer vos fournisseurs sous 30 jours, votre trésorerie sera sous pression.
Comment réduire le risque de liquidité ?
Face aux dangers liés au risque de liquidité, il est essentiel d’adopter une approche proactive. Heureusement, des actions concrètes existent pour sécuriser la trésorerie, améliorer la prévisibilité financière et limiter l’exposition aux imprévus. Voici les principaux leviers à activer pour mieux anticiper, mieux piloter et ainsi réduire significativement votre risque de liquidité.
Optimisez la gestion de votre poste client
Le poste client est souvent la principale source d’immobilisation de trésorerie pour une PME ou une ETI. LeanPay, notre logiciel de relance client, vous aide à structurer votre stratégie de recouvrement grâce à des fonctionnalités avancées :
- Relance préventive : Pensez à envoyer des mails automatiques qui rappellent à vos clients l’échéance prochaine d’une facture. Notre outil de relance LeanPay vous propose d’intégrer ces notifications pré-échéances à vos scénarios de relance.
- Relance proactive : En utilisant un logiciel de recouvrement comme LeanPay, vous pouvez créer des stratégies de relance personnalisées : étapes, canal de communication (emails, SMS, courriers), délai entre chaque action… Chaque jour, vous avez votre to-do. Vous savez quelles relances doivent être effectuées. Il vous suffit de les relire et de les envoyer. Finie l’époque où vous étiez en retard sur vos relances 😀.
- Recouvrement intelligent : Classez vos clients selon leur niveau de risque pour prioriser vos actions. LeanPay est connecté aux fournisseurs d’informations financières tels que CreditSafe, Altares, Ellisphere etc. Couplé à notre fonctionnalité de tâches automatisées, il devient facile de passer un client dont le risque est donné comme élevé par votre fournisseur dans un plan de relance adapté.
Améliorez la gestion du risque client
LeanPay peut aussi vous accompagner sur ce volet-là. Avec notre outil de gestion du risque, vous pouvez :
- Intégrer automatiquement des données de scoring financier.
- Indiquer une limite d’encours interne par client et utiliser aussi la limite de crédit conseillé par votre fournisseur d’informations financières. Avec la gestion de différents seuils, vous êtes notifié à chaque dépassement de palier.
- Récupérer vos contrats d’assurance crédit et le montant couvert pour centraliser les informations.
- Recevoir des alertes en cas d’événement sur la situation d’un client : changement de direction, passage en procédure collective, etc.
Si vous souhaitez découvrir en live les fonctionnalités de LeanPay, indiquez-le nous et on vous rappelle.
Sécuriser vos encaissements
- Paiement en ligne sécurisé : Offrez à vos clients des moyens de paiement simples et rapides pour accélérer vos flux. Par exemple, LeanPay permet à vos clients d’avoir un espace à eux sur lequel ils peuvent voir leur situation, télécharger leurs factures et les régler en ligne. Plusieurs moyens de paiement sont à votre disposition (carte bancaire, e-virement, prélèvement) : vous choisissez ceux que vous voulez activer pour vos clients.
- Garanties de paiement : Utilisez des solutions d'assurance-crédit pour sécuriser vos facturations. En cas d’impayés, vous êtes couvert et votre assureur vous rembourse.
- Affacturage : Pensez à cette option pour convertir immédiatement vos créances en trésorerie. Cela peut être particulièrement adapté en cas de facture au montant élevé.
Optimisez vos décaissements
- Négociation de délais fournisseurs : Cherchez à obtenir des délais de paiement contractuels plus longs sans dégrader la relation fournisseur. Cette possibilité est bien plus facile quand on est une grosse entreprise. Le rapport de force est indéniable.
- Négociation d’échéanciers de paiement : Si l’option précédente a échoué, tentez des facilités de paiement via des échéanciers. Cela vous permettra d’étaler vos dépenses et d’ajuster votre prévisionnel de trésorerie.
Anticipation des flux de trésorerie
- Scénarios de prévision : Construisez plusieurs hypothèses (optimiste, prudente, critique) pour anticiper d’éventuels trous de trésorerie.
- Suivi régulier du plan de trésorerie : Mettez à jour vos prévisions en fonction des encaissements et décaissements réels afin d’avoir une vision fiable de votre situation financière.
- Identification des périodes sensibles : Repérez les moments où la trésorerie est sous tension (fin de trimestre, saisonnalité, règlement d’échéances fiscales) pour mieux les anticiper.
Risque de liquidité : FAQ
Qu'est-ce que le risque de liquidité en entreprise ?
Le risque de liquidité est l'incapacité d'une entreprise à faire face à ses échéances financières immédiates faute de liquidités disponibles.
Comment se prémunir contre le risque de liquidité ?
Une bonne gestion du poste client, la maîtrise du BFR, la sécurisation des encaissements et des prévisions financières rigoureuses sont essentielles.
Quelle est la différence entre risque de liquidité et risque de solvabilité ?
La liquidité concerne le court terme (payer aujourd'hui), la solvabilité concerne la capacité de remboursement à long terme.
Quels outils peuvent aider à limiter le risque de liquidité ?
Un logiciel de recouvrement complet (relances, risque, paiement, contentieux…) comme LeanPay permet de mieux gérer le poste clients, d'anticiper les retards et d'accélérer les encaissements.