Défaillances d’entreprises en France : bilan du T2 2025
Après une année 2024 marquée par une envolée des procédures collectives, l’année 2025 se stabilise à un niveau élevé. Après une première publication dressant le bilan du T1 2025, la dernière étude publiée par Altares sur le deuxième trimestre confirme cette tendance : la hausse du nombre de défaillances ralentit, certains signaux s’améliorent, et plusieurs filières montrent une résistance encourageante.
Mais la situation reste fragile. Des tensions structurelles perdurent, notamment dans la restauration, les services aux entreprises, le transport et le secteur sanitaire. Dans ce contexte, l’analyse fine de l’évolution des défaillances devient indispensable pour piloter son poste clients et anticiper les risques.
.png)
Défaillances d’entreprises au T2 2025 : un niveau qui reste haut, mais stable
Avec 16.586 défaillances d’entreprises enregistrées entre avril et juin, le deuxième trimestre 2025 s’inscrit dans la continuité du premier : un volume de défaillances encore historiquement élevé, mais une progression limitée à +1,3 % sur un an.
Ce ralentissement de la hausse contraste nettement avec la tendance observée en 2024 (+23 %). Mieux encore, les données mensuelles révèlent une amélioration progressive : si avril affichait encore une hausse notable (+7 %), mai a marqué un point d’équilibre et juin a confirmé un très léger recul des défaillances (-1 %).
« Sans surprise, dans une économie poussive, le plateau durable que nous envisagions en début d’année s’est installé sur ce premier semestre au-delà de 68.000 défauts. Un niveau au plus haut donc, mais stable. » - Thierry Millon, Directeur des études chez Altares
Du point de vue du type de procédures engagées, le redressement judiciaire poursuit sa progression, représentant désormais plus de 31 % des procédures (5.177 décisions, +7,5 %). La liquidation judiciaire reste majoritaire avec 11.060 ouvertures, mais sa dynamique se stabilise (-0,7 %). Les sauvegardes, à l’inverse, reculent fortement (-16,1 %) et ne représentent plus que 2,1 % du total. Ce déséquilibre témoigne d’un recours encore limité aux solutions d’anticipation par les entreprises.
.png)
Profil des entreprises concernées : les TPE toujours majoritaires, mais les PME inquiètes
Les très petites entreprises (TPE) continuent de concentrer la grande majorité des défaillances. Les structures de moins de 5 salariés représentent à elles seules 86 % des procédures collectives. Leur fragilité économique structurelle, notamment en termes de trésorerie et de capacité de financement, les rend particulièrement vulnérables face à la conjoncture actuelle.
Les PME de 20 à 99 salariés, en revanche, montrent des signes encourageants. Le nombre de défauts recule dans cette tranche, traduisant une certaine capacité d’adaptation.
En revanche, les entreprises de plus de 100 salariés connaissent une forte détérioration. Ce trimestre, 58 d’entre elles sont entrées en procédures, soit une hausse de +28,9 % par rapport au T2 2024. Cela représente quasiment une défaillance par jour ouvré. La gravité de cette situation est d’autant plus marquée que ces entreprises emploient plus massivement : à elles seules, elles représentent 18.000 emplois sur les 65.000 au total. Ces défaillances ont donc un impact économique et social démultiplié.
.png)
Analyse sectorielle : entre résilience et zones de tension
La construction, l’immobilier et le commerce amorcent une reprise
Le secteur du bâtiment et des travaux publics confirme la bonne orientation observée au T1 2025. Avec 4.183 procédures enregistrées ce trimestre, la construction affiche une baisse de 5,5 % par rapport à l’année dernière. Le gros œuvre, en particulier, se redresse significativement (-7 %), notamment dans la construction de maisons individuelles. Le second œuvre suit la même tendance, avec des améliorations notables en menuiserie, charpente et couverture.
Côté immobilier, les agences immobilières enregistrent une baisse impressionnante des défaillances (-29 %), confirmant l’élan amorcé en début d’année. La promotion immobilière poursuit également sa consolidation avec un recul de 4,5 %.
Deuxième contributeur aux défaillances, le secteur du commerce enregistre une baisse globale de 2 % depuis l’année précédente. Le commerce de détail, qui concentre plus de la moitié des défauts dans cette filière, fait mieux encore avec un recul de 5 %. Les segments de l’équipement du foyer, du bricolage ou encore des soins à la personne repartent vers une tendance positive.
Cependant, des tensions demeurent dans certains sous-secteurs. Les magasins de sport enregistrent une hausse de 22 % des défauts, tout comme la vente hors magasin (+10 %), notamment chez les petits acteurs du e-commerce.

L’industrie limite la casse grâce à l’agroalimentaire
Globalement stable (-1 %), l’industrie française tire son salut du côté de l’agroalimentaire. Ce segment voit ses défaillances reculer de 8 %, avec une mention spéciale pour les produits de boulangerie-pâtisserie (-13 %). À l’inverse, certaines branches industrielles restent sous tension : le textile-habillement, l’environnement, ou encore la réparation-maintenance enregistrent des hausses significatives.
Des alertes dans les secteurs des services
Dans les services aux entreprises, la situation est contrastée. Certaines activités comme la sécurité privée ou l’ingénierie résistent, mais d’autres sont dans des positions préoccupantes. C’est le cas du conseil en communication et gestion, en hausse de 18,5 %, ou encore du nettoyage de bâtiments (+17 %).
Les services à la personne, eux, se stabilisent, mais la restauration traditionnelle continue sa dégradation avec une envolée de +21 % des procédures. Ce chiffre confirme la fragilité persistante du secteur, en dépit d’une embellie dans l’hébergement touristique.
Le secteur sanitaire et social est également en grande difficulté, avec +31 % de défaillances. Infirmiers, ambulanciers, crèches et professions paramédicales sont particulièrement touchés.
Enfin, le secteur des transports affiche une progression globale de 13 %. Si le fret est stable voire en amélioration, les transports de voyageurs explosent (+49 %), notamment dans les activités de taxi (+57 %).
Défaillances d’entreprises : disparités régionales marquées
Les données régionales confirment une France à deux vitesses sur le front des défaillances. D’un côté, certaines régions commencent à voir les défauts reculer ; de l’autre, plusieurs territoires restent clairement dans le rouge.
Parmi les régions les plus exposées, les Pays de la Loire enregistrent une hausse de 11,5 %, portée par une flambée des défauts en Loire-Atlantique (+36 %). La situation reste également tendue en Nouvelle-Aquitaine (+6,6 %), Occitanie (+5,8 %) et Centre-Val de Loire (+6,8 %). Dans ces régions, le bâtiment, la restauration et l’immobilier peinent à retrouver de la stabilité.
À l’inverse, plusieurs territoires basculent dans le vert. L’Île-de-France enregistre une baisse globale des procédures de 1,8 %, malgré des hausses dans certains départements comme l’Essonne (+24 %) ou Paris (+5 %). La Provence-Alpes-Côte d’Azur (-4,7 %), le Grand Est (-3,4 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (-5,5 %) confirment leur amélioration. Mention spéciale à la Corse (-8 %) et La Réunion (-14,7 %), où le nombre de procédure recule fortement.
.png)
Une trajectoire encore fragile pour le second semestre
Sur 12 mois glissants, le nombre total de défaillances reste fixé autour de 68.700, un plateau atteint fin 2024 et désormais stabilisé. Altares estime toutefois que 2025 pourrait s’achever sur une légère amélioration, avec 67.000 défauts anticipés, soit une baisse modérée par rapport à 2024 (69.500).
Mais ce répit reste fragile : les retards de paiement demeurent élevés (14 jours au T1 2025 en moyenne selon le dernier rapport annuel de l’observatoire des délais de paiement), et les perspectives économiques pour le second semestre restent incertaines.
Anticipez les risques clients avec LeanPay
Dans un environnement économique incertain, la maîtrise du risque client est un levier stratégique. Grâce à LeanPay, les directions financières réduisent le risque d’impayés à moins de 1% en disposant d’une solution complète pour :
- Identifier les clients à risque grâce à des connecteurs avec les principaux fournisseurs d’informations financière (Altares, Allianz Trade, Creditsafe…). LeanPay centralise le score client, les alertes en cas de procédure collective, la limite d’encours conseillé, la couverture d’assurance-crédit ;
- Automatiser et personnaliser les relances clients (canal, contenu, délai, …) selon la typologie de client ;
- Accélérer les encaissement en mettant à disposition de leurs clients une plateforme de paiement en ligne et sécurisée ;
- Suivre en temps réel les KPIs de leur poste client (DSO, balance âgée, encours…) ;
- Initier, gérer et suivre les factures en litige et les dossiers contentieux sur une seule interface
Le risque client ne doit pas devenir un facteur de déstabilisation pour votre trésorerie. Avec LeanPay, vous reprenez le contrôle de votre poste clients, tout en préservant vos relations commerciales.
Découvrez comment LeanPay peut vous aider à sécuriser vos encaissements et piloter efficacement votre risque client en prenant rendez-vous avez notre équipe :