Label RFAR : un gage de respect des délais de paiement ?
En 2025, les directions financières doivent composer avec la pression sur la trésorerie, l’augmentation des retards de paiement et l’incertitude dans le choix des partenaires commerciaux. Identifier les entreprises capables de respecter leurs engagements, notamment en matière de délais de paiement, est devenu essentiel pour sécuriser le poste client et préserver la relation commerciale.
Le label RFAR (Relations Fournisseurs et Achats Responsables) se présente comme un repère officiel. Décerné par l’État, il distingue les organisations qui s’engagent à adopter des pratiques transparentes et équilibrées avec leurs fournisseurs. Mais pour un DAF ou un credit manager, la vraie question est simple : ce label est-il un indicateur fiable pour évaluer ses clients et prospects ?
Label RFAR : définition

Créé en 2017, le label RFAR a succédé au label “Relations Fournisseurs Responsables” (RFR) afin d’intégrer les enjeux actuels de responsabilité sociétale et de performance économique. C’est aujourd’hui la seule reconnaissance officielle délivrée par les pouvoirs publics dans le domaine des relations fournisseurs.
Son attribution repose sur deux piliers :
- La Charte Relations Fournisseurs et Achats Responsables (ou Charte RFAR)
- La norme ISO 20400 sur les achats responsables
La Charte RFAR et le respect des délais de paiement
Pour prétendre au label RFAR, une organisation doit d’abord signer la Charte RFAR. Celle-ci comporte dix engagements dont le respect des délais de paiement, essentiel car il touche directement à la confiance et à la pérennité des relations d’affaires.
Cet engagement est directement lié à la problématique des DAF. Le non-respect des délais de paiement fragilise la trésorerie des créanciers, entraîne des tensions dans la relation commerciale et augmente le risque de défaillance. En signant la charte, l’entreprise s’engage publiquement à mieux maîtriser cette dimension, ce qui peut constituer un indice de fiabilité pour ses partenaires financiers.
Les autres engagements concernent notamment la coopération équilibrée avec les fournisseurs, la prise en compte du coût global d’un achat (qualité, durabilité, impacts sociaux et environnementaux) ou encore l’éthique et la transparence dans la fonction achats.
Comment s’obtient le label RFAR ?
Le processus d’attribution du label RFAR est encadré par le Médiateur des entreprises et le Conseil National des Achats. Pour les directions financières, comprendre ces étapes permet d’évaluer à quel point un client ou un prospect s’engage réellement à respecter ses partenaires.
Adhérer à la Charte RFAR
La première étape consiste à signer la Charte Relations Fournisseurs et Achats Responsables. L’entreprise s’engage alors publiquement à respecter dix principes, dont le respect des délais de paiement. Elle rejoint en parallèle la liste officielle des signataires, consultable par tous.
Réaliser un auto-diagnostic
Un questionnaire permet à l’organisation d’évaluer ses pratiques et de mesurer l’écart avec les exigences du label. Cette auto-évaluation débouche sur un plan de progrès, ce qui montre sa volonté de corriger d’éventuels manquements.

Déposer un acte de candidature
L’entreprise formalise sa demande via un dossier et une lettre d’engagement signée par la direction. Cette étape renforce le caractère officiel de la démarche et engage la responsabilité de la gouvernance.
Passer par un évaluateur agréé
Un audit est ensuite mené par un organisme indépendant (comme AFNOR Certification ou Bureau Veritas), sur la base de la norme ISO 20400. Cet audit porte notamment sur la gestion des délais de paiement et la qualité des relations avec les fournisseurs.
Soumettre le dossier au comité d’attribution
Le rapport d’audit, accompagné d’un plan d’actions triennal, est examiné par le comité qui statue sur l’attribution du label.

Le label RFAR est-il un indicateur fiable pour les directions financières ?
Le label RFAR peut apparaître comme un signal positif. En effet, il montre qu’une entreprise a pris des engagements publics vis-à-vis de ses fournisseurs et qu’elle s’inscrit dans une démarche de responsabilité. En théorie, cela peut rassurer sur sa capacité à respecter ses délais de paiement.
Mais dans les faits, ce label ne constitue pas une garantie. Plusieurs grandes entreprises labellisées ont été sanctionnées pour des retards de paiement massifs. C'est le cas par exemple de Fnac Darty qui a été sanctionnée en août 2025 par la DGCCRF à hauteur d'1,95 millions d'euros. Après analyse, on s'aperçoit que Fnac Darty n'est en fait labellisée que sur une partie de ses achats, à savoir les achats indirects. il faut donc rester vigilant sur le périmètre couvert.
.png)
Cependant, ce n’est pas le cas de Sanofi, qui est labellisée sur le périmètre complet, mais qui a tout de même été condamnée à une amende de 1,65 millions d’euros pour retards de paiement.
.png)
Ces situations illustrent les limites du dispositif. D’une part, le label peut ne couvrir qu’une partie des achats, laissant d’autres flux en dehors du périmètre audité. D’autre part, les évaluations sont périodiques : des manquements peuvent survenir entre deux audits et ne pas être détectés immédiatement. Enfin, le label vise une logique d’amélioration continue plutôt qu’une conformité parfaite.
En définitive, le label RFAR constitue un signal intéressant :
- il atteste d’une démarche structurée et volontaire vers des achats responsables,
- il implique un regard externe via des auditeurs indépendants,
- il contribue à diffuser de bonnes pratiques dans la fonction achats.
Mais il n’exclut ni l’absence totale de retards de paiement ni le respect systématique des délais contractuels. Il doit donc être appréhendé comme un indice complémentaire, à croiser avec les scores financiers, l’historique de paiement et les limites de crédit.
Label RFAR et gestion du poste client : un cercle vertueux
Comme nous venons de le constater, le label RFAR ne constitue pas une garantie : une entreprise labellisée peut encore accumuler des retards de paiement. Pour les directions financières, cela souligne la nécessité de disposer d’outils aidant à prévenir les impayés et à anticiper les risques clients.
C’est là qu’intervient LeanPay. Grâce à ses fonctionnalités de gestion du risque et aux intégrations avec Altares, Creditsafe, Allianz Trade, Ellisphere, Coface et Infolegale, notre logiciel de recouvrement offre une vision financière proactive :

- Il récupère automatiquement le scoring clients issu des principaux fournisseurs d’informations financières pour aider à évaluer le risque et segmenter les portefeuilles en fonction du profil de solvabilité.
- Il permet de fixer des limites d’encours autorisé pour chaque client et de configurer des alertes personnalisables (par exemple à 50 %, 70 %, 90 %) en cas de dépassement.
- Il offre une vision en temps réel de la situation des comptes clients : dépassement des encours autorisés, alertes en cas de procédure collective, limite de crédit conseillé… Toutes ces données sont synchronisées automatiquement pour mieux détecter les clients à risque.

En anticipant mieux les risques et en sécurisant leurs créances avec LeanPay, les directions financières protègent leur trésorerie et renforcent la stabilité de leur relation commerciale. Une démarche opérationnelle alignée avec l’esprit du label RFAR.
Découvrez comment LeanPay peut vous aider à anticiper les risques clients lors d’une démo avec l’un de nos experts !